Comment j’ai découvert l’informatique
(et pourquoi je l’ai presque laissée tomber)
En réalité, tout n’est que le fruit du hasard.
À 18 ans, n’ayant pas la moindre idée de ce que serait ma voie, j’ai procédé ainsi :
Ma petite amie de l’époque, faisant ses études à Aix-en-Provence, me propose de quitter la Corse et de l’y rejoindre.
Pourquoi pas, mais pour y faire quoi ?.
J’avais tout de même deux choses en tête.
Soit reprendre mes études en musique. J’avais fait quelques mois à l’American School of Modern Music à Paris, avant de me faire voler tout mon matériel.
Ce qui m’avait tellement dégoûté, que j’en avais tout abandonné (il s’agissait, entre autres, de la basse qui m’avait accompagnée en Afrique et aux Caraïbes pendant près de deux ans).
La deuxième chose : une école d’informatique.
Pur opportunisme. Pas la moindre idée de ce qu’était un ordinateur, et à quoi cela pouvait bien servir.
Simplement, je m’étais laissé dire que c’était « un créneau porteur et plein d’avenir ».
Soit.
Restait à faire un choix.
N’arrivant pas à me décider, j’ai simplement regardé où se trouvait l’école la plus proche.
Flemme, quand tu nous guettes…
Et c’est donc l’école d’informatique qui était à quelques pas.
Quelques jours à me demander ce que je pouvais bien faire là.
Puis le déclic.
C’est merveilleux.
Que de la logique (j’adooooooooore la logique).
Des instructions à donner à une machine, et celle-ci qui s’exécute, donnant des résultats souvent surprenants (je ne parle pas de bugs)
Tellement passionnant que j’achète un ZX Spectrum (Sainclair, un des tout premiers ordinateurs personnels, avec sauvegarde non pas sur SSD, HD, disquette, mais… K7 audio ), pour continuer à programmer en dehors des heures de cours.
Et voilà.
C’était parti.
Un an ou deux, je ne sais plus, et j’avais mon diplôme d’Analyste Programmeur.
Puis départ à Paris.
Achat d’un costume.
Je postule dans une des SSII les plus réputées de France (Société de Service et d’Ingénierie Informatique).
On m’y embauche.
Je deviens, en moins de deux ans, Chef de projet, encadrant une petite équipe.
Si je ne nomme pas la SSII, c’est qu’elle est, par la fourberie de ses dirigeants, la cause de ma reconversion. Alors pas de délation…
Allez, je suis lancé, je vous raconte….
Je me suis fait entuber dans les grandes largeurs (hauteur, profondeur…) deux fois dans ma vie.
Une fois bien plus tard, par ma faute et celle de mon partenaire, en partie, pour notre série TV « Stek ».
Coproduite par Canal+ et Medialab, un étage entier d’une tour près de la Tour Eiffel nous avait été octroyé. Plus tout le personnel dont nous avions besoin. Le bonheur avec un grand B.
Puis embrouille entre Médialab et Canal+.
On nous annonce que tout est stoppé.
Pas grave, on en a vu d’autres.
MAIS ! ce qu’on avait omis de lire, c’est que le contrat nous empêchait de continuer seuls, et ce pendant 3 ans…. de quoi nous couper un peu dans notre élan.
La première fois donc, c’était dans cette SSII.
Un collègue et moi, nous étions aperçus que le travail que l’on nous demandait était en grande partie toujours le même (langage GAP2 pour les ancêtres comme moi).
Le soir, plutôt que de rentrer chez nous, nous nous sommes attelés à la programmation d’un logiciel, qui, pour peu qu’on lui fournisse quelques bonnes informations de base, était en mesure de générer le progiciel lui-même, en quelques minutes.
Du « NoCode » avant l’heure. Avant même que le mot ne soit inventé. Quarante ans avant que le grand publique en entende parler.
Des calculs approximatifs ont démontré que nous faisions l’économie de 90 à 95% du temps de développement.
La poule aux oeufs d’or.
Tout fiers, nous allons voir la direction.
Leur faisons une démo, de notre « bébé » : Genesys (Générateur de Système).
» Mouais… bof…. bon…. on est pas super intéressés, mais laissez nous une copie, on regardera ça de plus prêt « ….
Ok…
Deux ans plus tard apparaissait sur le marché « GenesIs » (ha ha ha), et se vendait comme des petits pains à un prix exorbitant à des boîtes comme Dassault Aviation, et autres multinationales.
Il n’y a pas de quoi être un peu dégoûté ??!???!?
Bref, ensuite j’ai démissionné.
Suivi par trois de mes collègues.
On a monté une boite d’images de synthèse qui à tenue deux ans, avant d’aller droit dans le mur (je me souviens de la tête de l’huissier).
C’était pas simple de s’imposer sur un marché naissant, et avec si peu d’expérience.
On avait 3 Amiga 1000 :

(belle bête hein… )
anecdote, la chose, une fois démontée, faisait apparaître les signatures de tout ceux ayant participé à la naissance de l’engin, ainsi que la papatte du chat-mascotte du projet )

Bref, c’est une autre aventure, que je raconterai peut-être un jour.
Ce dont je me souviens, c’est que ma première image de synthèse, c’était une plage, avec un ballon et un parasol. Mais il n’existait pas de modeleur !
Il a donc fallu que je passe des jours à taper des lignes de code, représentant chaque point dans l’espace (yxz).
Ma première image avait mis 48 h à se calculer, mais… elle était noire..??..!!???
Normal, j’avais inversé la caméra et calculais le vide 😀
(Arnaud, Thierry, Christophe, si vous tombiez sur ces lignes laissez-moi un message svp)