Le titre est trompeur, en fait c’est loin d’être ma première maison.
Si j’ai titré comme ça, c’est parce qu’en général je travaille avec des modèles qui me sont fournis par les architectes.
Ensuite je m’occupe d’importer tout le bazar, de désolidariser la chasse d’eau du mur de la façade (au cas ou on choisisse de ne pas leur attribuer la même matière 🙂 ) , puis j’habille.
C’est-à-dire que je mets les bonnes couleurs où il faut, les éclairages, la végétation, etc etc…
Ici, c’était une première pour moi, puisqu’il a fallu que je travaille seulement d’après un plan. Et ça, disons le tout net, ça n’est pas mon métier.
Par chance, j’ai travaillé deux ans avec un des plus grands architectes de la planète, et j’ai tout de même moins de mal à décrypter un plan qu’un papyrus aztèque.
(qu’est-ce que ça peut vous faire que l’architecte dont je parle soit mon père ? ça ne change rien à la grandiosité de son talent, hé hé hé…)
Bon, bref, trêve de causette inutile, quelques images plutôt :
Déjà, le minimum pour bosser, savoir à quoi ça ressemble :
Voilà… ça donne déjà une idée… plutôt vague mais c’est déjà ça.
Comme il est prévu de pouvoir montrer l’intérieur, la distribution des pièces etc… un plan de masse serait le bienvenu. Et, par chance, le voilà :
Ça se précise. Mais soyons méthodiques (et réalistes), il serait bon de savoir ou cela se trouve, ce qui se trouve autour, et, tant qu’à faire, en profiter pour prendre des photos.
Pour savoir ou cela se trouve, c’est plutôt simple, avec des coordonnés °N/°E et GoogleEarth, on trouve toujours le moyen de s’y retrouver. Avec plus ou moins de facilité, mais on y arrive.
Et voilà, on a à peu près tout pour commencer.
Je parlais d’aller prendre des photos.
Alors… on pourrait se demander à quoi cela peut bien servir, puisque le but de la prestation est de fournir des images 3D, donc, en synthèse, et par définition crées de toutes pièces.
Sauf que non.
Déjà, prendre de photos permet de faire un petit repérage… comme le faisait François Truffaut du reste. Pour s’imprégner du lieu…
Allez, soyons sérieux : avoir des photos des lieux est important pour trois raisons principales :
- avoir une référence pour les couleurs de tout ce qui existe déjà sur place.
- pour pouvoir construire un joli « cyclo » autour du projet.
- parce qu’il est fréquent que le client demande une « insertion dans le site »
Et aussi pour s’imprégner du lieu, comme Fra.. oui, bon..
Keskésako un « joli cyclo » ?
C’est simple : quand vous positionnez votre caméra dans votre environnement 3D, il y a de bonnes chances pour que vous ayez dans le champ un petit morceau de décors.
Si le bâtiment est situé sur la Lune, ça va. Un peu de gris au sol et quelques étoiles sur un fond noir et le tour est joué.
Si est situé ailleurs (non, pas sur Mars, c’est un mauvais exemple), à Porticcio par exemple, il serait assez peu raisonnable de reconstruire totalement l’environnement semi-lointain.
Et donc… un cyclo.
Un cyclo, vu d’un endroit d’où on ne le verra jamais, ça ressemble à ça :
De la 1re à la 3e :
- on plaque la photo sur un cylindre
- on met, pourquoi pas, une image Google au sol, au cas où
- et le résultat est assez consternant :-). Mais vous verrez, ça peut donner des choses sympas.
Pour l’anecdote, aller prendre des photos peut se révéler être une expérience sympa. Parce que pour avoir des images de bonne qualité, et surtout des photos prises de très haut, mieux vaut faire appel à quelqu’un équipé d’un ballon à hélium.
L’autre solution, peut-être plus amusante encore, est de prendre les clichés en chute libre, en se payant un saut en avion, mais je pense que c’est plus couteux, et surtout il faut un appareil qui « mitraille sec », sinon vous serez réduit à l’état d’infographiste-bolognaise sans avoir toutes les photos que vous vouliez.
Donc, le plus raisonnable, c’est de faire appel au sympathique représentant de la société Balloïde pour la Corse, et vous ne le regretterez pas.
C’est dommage, je pensais avoir des photos prises pendant que nous étions sur le chantier, mais je ne les retrouve plus…
Allez, pas grave, sur le net on trouve la pub de Balloïde, et si vous n’avez jamais vu Sébastien (le Maître du Ballon de la Corse du Sud) en action, ça donne à peu près ça :
Ici le ballon est bien bas, mais il grimpe à plus de 150 mètres le machin ! À tel point qu’il faut que la tour de contrôle soit prévenue à chaque vol (évidemment, un pilote de 747 qui se prend un ballon comme ça en pleine face… même en phase de décollage… ça doit mettre de mauvaise humeur…)
Bon ben voilà. On a les plans, on a les photos, on à plus qu’à s’y mettre.
…
Et voilà, c’est fait 🙂
J’ai tous les éléments pour faire mes images, j’ai construit la maison, mis la végétation en place, placé mes lumières etc…
Commençons donc par ce que je fais en général à la fin, l’incrustation dans le site.
Selon les projets, cela peut s’avérer très facile, ou cauchemardesque. Ici, nous sommes à mi-chemin.
Le but étant de faire entrer ceci :
dans cela :
Ça peut sembler simple, mais si vous regardez bien, l’image prise du ballon, en grand-angle, est complètement déformée…
Alors il faut jouer de la souris, rester calme, et on obtient ça :
Ensuite, il y a toutes les images fixes, montrant la maison sous différents angles :
Pour le reste, parce que mon Dieu, du reste il y en a… ne serait-ce que l’intérieur par exemple, je vous livre ici deux petits films de la maison.
Le premier, juste ici, est calculé en Global-Illumination (pour les initiés…), et montre l’ensoleillement de l’endroit, en septembre. (90 heures de calcul sur un MacPro Octo, ça vous parle ? 🙂 )
[cincopa AkEA0wtcQ_UP]
Et ici une simple petite ballade pour mieux visualiser l’endroit. Calculé cette fois en mode standard, mais retouché avec AE pour avoir un rendu sympa tout de même. A titre de comparaison, il faut une nuit à la même machine pour calculer celui-ci (special ovation to my friend Vince, qui m’a optimisé la scène pour qu’elle boost un peu plus en calculs).
[cincopa AEAAGxdXQn8Q]
A suivre…